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Baladislam

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L'innovation : Des faux arguments invoqués pour soutenir les innovations en religion

Publié par Baladislam sur 26 Mai 2011, 22:05pm

Catégories : #Rappels sur les pêchés

fond islam (154)

 

Ceux qui ne connaissent pas la religion brandissent pour soutenir leurs innovations le hadith du Messager (saw) dans lequel il a déclaré : « Celui qui ravive une bonne sunna dans l’islam aura sa récompense et la récompense de ceux qui après lui auront œuvré avec cette sunna sans que cela ne diminue quoi que ce soit de leurs récompenses, et celui qui ravive dans l’islam une mauvaise sunna aura son péché et le péché de ceux qui après lui auront œuvré avec cette sunna sans que cela ne diminue quoi que ce soit de leurs péchés » Mouslim, 2/704,  n° 1017.

 

La réplique à ce faux argument est que l’auteur de ces paroles : « Celui qui ravive une bonne tradition dans l’islam… » est le même qui a dit : « Toute innovation est égarement » Mouslim.

 

Il n’est pas possible que ce prophète véridique dise des paroles qui se contredisent les unes les autres ou qui se neutralisent entre elles. Ces deux hadiths ne sont pas contradictoires et opposés car le Prophète (saw) a dit : « Celui qui ravive une bonne tradition dans l’islam… » or l’innovation ne fait pas partie de l’islam. Ensuite il a dit « bonne » et l’innovation n’est pas bonne. Par ailleurs, il y a une grande différence entre raviver et innover. L’expression arabe « man sanna » désigne celui qui redonne vie à une sunna qui existait déjà : elle a été ordonnée par le Messager (saw) en parole, en acte ou approuvée par lui puis elle a disparu et a été oubliée […] Cette assertion est corroborée par le contexte dans lequel a été prononcé ce hadith. C’est l’histoire d'un groupe de personnes qui vinrent voir le Prophète (saw) alors qu’elles se trouvaient dans une grande misère. Le Messager (saw) exhorta les gens à leur venir en aide et un homme parmi les Auxiliaires (les Ansar) apporta un parquet d’argent si lourd que ses bras en supportaient à peine le poids et le déposa devant le Prophète (saw) ; c’est alors que le visage de ce dernier se mit à rayonner de plaisir et de joie et il dit : « Celui qui ravive une bonne sunna dans l’islam aura sa récompense et la récompense de ceux qui après lui auront œuvré avec cette sunna jusqu’au jour de la  résurrection ». Ici, sanna signifie mettre une œuvre en exécution et non la légiférer. Ainsi il faut comprendre qu’il s’agit de celui qui met en pratique cette sunna et non celui qui l’instaure, car l’institution d’une nouvelle loi est interdite : « toute innovation est égarement » Cheikh Muhammad ibn Al Outhaimine –qu'Allah lui accorde la miséricorde- dans son livre Al Ibdâ’ fi Kamâlil Tachrî'  wa Khataril Ibtidâ’ avec de légères modifications.

 

Cheikh Abdul Aziz ibn Baz –qu'Allah lui accorde la miséricorde- a dit : « Il n’y a en effet pas de contradiction entre les différentes paroles du Prophète (saw) d’après l’avis unanime des savants. Il devient donc évident que ce hadith parle du fait de redonner vie à une sunna et de la mettre en valeur. Prenons un exemple : un savant se retrouve dans un pays où l’enseignement du Qur’an ou de la Sunna est inexistant. Il redonne vie à cette sunna en rassemblant les gens pour leur enseigner le Qur’an et la Sunna ou en faisant venir des enseignants. Autre possibilité : il arrive dans un pays où les gens se rasent les barbes ou bien les taillent et leur ordonne alors de les laisser pousser : de cette manière il aura ravivé cette importante sunna dans ce pays où elle n’était pas connue et aura alors une récompense équivalente à celle de tous ceux qu’Allah aura guidés par son entremise. Le Messager (saw) a dit : « Coupez les moustaches et laissez pousser les barbes, démarquez-vous des polythéistes » Al Bukhari et Mouslim. Lorsque les gens ont vu que ce savant avait laissé pousser sa barbe et leur avait ordonné d’en faire autant, ils l’ont suivi et il a donc ravivé cette sunna chez eux… Il en va de même pour tout acte d’adoration ou précepte notoire dans le domaine de la religion qui est ignoré dans certains pays ou par certaines tribus, on dit de celui qui leur redonne vie dans ces pays ou au sein de ces tribus, les diffuse et les explique, qu’il a « ravivé une bonne sunna dans l’islam », c'est-à-dire qu’il a fait connaître le jugement de l’islam sur ces questions. Ainsi, il est du nombre de ceux qui ont ravivé une bonne sunna dans l’islam, cela ne signifie pas qu'il a introduit dans la religion ce qu’Allah n'a pas autorisé. En effet, toutes les innovations ne sont que des égarements, conformément à cette parole du Messager (saw) dans un hadith authentique : « Et méfiez-vous des nouveautés en religion, car toute nouveauté est innovation et toute innovation est égarement » Majmou'oul Fatâwâ wal Maqâlât Moutanawi‘a de Cheikh Abdul Aziz ibn Baz –qu'Allah lui accorde la miséricorde.

 

Pour propager leurs innovations et l’embellir à leurs yeux, les adeptes de innovations brandissent également cette phrase que prononça Oumar lorsqu’il rassembla les gens derrière un imam unique dans la prière d’at-Tarâwih : « Quelle bonne innovation ! » Oumar parle ici de l’innovation au sens linguistique et non pas religieux. En effet, la prière d’at-Tarâwih a son origine dans la législation islamique –Oumar ne l’a pas inventée- : le Prophète (saw) l’avait accomplie en compagnie des Compagnons –qu’Allah soit satisfait d’eux- pendant trois nuits puis l’avait abandonnée en disant : « J’ai craint que cette prière devînt pour vous une obligation que vous ne pourriez pas toujours remplir » Al Bukhari 2/708 n° 1908.

 

Puis les Compagnons  –qu’Allah soit satisfait d’eux- ont continué à accomplir cette prière du vivant du Prophète (saw) et après sa mort en petits groupes dispersés dans la mosquée du Prophète (saw). Oumar les réunit derrière un seul imam après la mort du Prophète (saw) car il n’y avait plus alors cette crainte que  la prière d’at-Tarâwih devînt obligatoire pour sa communauté. C’est dans ce contexte qu’il prononça ces mots : « Quelle bonne innovation ! ».

 

La prière d’at-Tarâwih a donc son origine dans la législation et ce n'est pas Oumar qui l'a innovée, car elle fut accomplie par l'envoyé d’Allah (saw) qui l’abandonna par la suite craignant qu’elle ne devînt pour sa communauté une obligation. Oumar évoque ici l’innovation au sens linguistique et non religieux du terme.

 

Abdou Rahman ibn Abdoul Karim

Editions ASSIA

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