Fais tu preuve d'ostentation?

Parmi les formes d’ostentation est que le diable te vienne d’une façon claire et manifeste – et c’est là l’une des plus mauvaises formes d’ostentation – et qu’il te dise : « fais telle œuvre afin que les gens te voient ». Cette forme d’ostentation concerne la source et l’origine même de l’œuvre et de l’intention que tu as de cela. En effet, dans un pareil cas, tu n’auras pas fais preuve d’associationnisme ou d’ostentation durant l’accomplissement de ton œuvre, mais tu auras fais cette œuvre uniquement pour que les gens te voient. Si tu fais cela, et si tu imprègnes ton œuvre d’ostentation à la source et à l’origine, tu auras commis alors l’ostentation dans sa forme la plus mauvaise et la plus grave. Il est ainsi du récit qui dit qu’un homme était en train de faire sa prière dans la mosquée, alors que les personnes présentes dans la mosquée l’observaient et disaient : « Comme il sait bien se recueillir ! Que sa prière est excellente ! Que son humilité devant Allah est intense ! Que ses larmes sont abondantes ! ». Il entendait ce qu’ils disaient et à la fin de la prière, il se tourna vers eux et leur dit « Je suis aussi en état de jeûne ! ». C’est là, donc la forme la plus mauvaise d’ostentation. Et cette forme est très manifeste. Il y a un une autre forme plus secrète que celle-ci et plus effrayante encore. De quoi s’agit-il ? C’est de feindre la fatigue et le surmenage à cause de l’adoration. C’est le fait que tu feignes d’être fatigué ou que tu feins – sœur croyante – d’être fatiguée de porter le hidjâb. C’est le fait aussi que quelqu’un dise : « Je suis fatigué. Pourquoi ? Parce que j’ai veillé toute la nuit à prier. Qu’Allah accepte cela de moi, et qu’il m’en récompense. Je suis vraiment fatigué ! » Feindre le surmenage… ‘Umar Ibn El-Khettab a vu un jour un homme prier en baissant la tête – pour montrer son recueillement – et il lui a dit : « Ô homme, le recueillement ne s’exprime pas à travers les cous mais à travers les cœurs ! ». L’humilité n’est pas dans les cous mais dans les cœurs…C’est là une forme cachée de l’ostentation. Il y a aussi une autre forme plus secrète encore. De quoi s’agit-il ? C’est lorsque tu œuvres au début pour satisfaire Allah, puis les gens te voient et cela te plaira et te réjouira. Tu te mettras donc à embellir ta prière, à l’allonger, voire à intensifier ton humilité afin que les gens te voient dans une réelle humilité. Imagine cela, car cette forme d’ostentation est plus secrète et plus intense. Il y a aussi une autre forme plus cachée et plus intense que celle-ci. Quelle est-elle ? C’est de prendre conscience que tu ne dois pas faire preuve d’humilité devant les gens, tu ne le fais pas afin qu’ils te voient, et pour cela tu intensifies ton humilité lorsque tu te trouves dans ta maison, et lorsque tu fais preuve d’humilité devant les gens, tu ne le fais pas de la même manière. Étrange comportement n’est ce pas ? Il est vraiment difficile, en effet, que tu sois soucieux de faire preuve de sincérité, d’humilité et de verser des larmes dans ta demeure et lorsque tu te trouves en face des gens, tu te montres naturel, c'est-à-dire que tu te comportes en face des gens de la même façon que si tu te trouves seul. Pour cela, tu te comportes ainsi dans ton isolement afin de paraître de la même façon devant les gens. Ce faisant ton âme ne te reprochera pas de faire preuve d’humilité uniquement devant les gens. Il y a aussi une autre forme plus secrète encore et plus dangereuse encore. Quelle est-elle ? C’est de te trouver, seul, dans ta chambre, loin des regards des gens, et que tu pleures tout en faisant preuve d’ostentation. Comment ? Tu désires que les gens te voient…N’est ce pas ? Tu le désires et tu dis en ton for intérieur : « Si ces deux larmes étaient tombées hier, alors que j’étais au milieu des gens ! » Imagine ! Les pieux anciens disent : « Il y a des gens qui se trouvent au milieu de milliers de personnes et qui pleurent avec sincérité, et il y a des gens qui se trouvent, seuls, dans leurs chambres, sans que personne ne les voie, mais qui font preuve d’ostentation ! ».

Extrait de la purification des coeurs, Amro Khaled